Trois jours de tweets, du collectif SDF Alsace, lecture collective

Collectif SDF Alsace

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1er mars

06:48
Dimanche on sera tous à la gare de midi à 14 heures pour notre action hygiène et vestiaire. On a reçu des beaux dons, les filles sont top

09:26
Mô est devant moi parfaitement immobile, seuls ses cheveux bougent ; la rue est tellement plus dure pour une femme

14:13
La jeune femme qui m’a offert du chocolat hier m’a demandé de quoi j’avais besoin. J’ai mon jus d’orange ! Elle m’a adopté
Alors j’ai fait 15,90 e, un couscous, un jus d’orange et trois livres j’attends pour acheter à manger aux chats

L’aumônerie de rue est passée, une dame âgée et un novice franciscain un jeune très sympa. Il a un peu traîné avec moi, on papote

Dimanche à l’action hygiène et vestiaire qu’on fait nous-mêmes à la gare une dame que je vois tous les jours passera voir, je suis content

J’ai un concert de musique mongole devant moi, c’est génial

C’est sûr que la manche ne marchera plus mais de la bonne musique on va pas se plaindre. C’est où la Mongolie ?

22:18
15 ans, 1 an de rue, elle boit du rhum, fume & change plus souvent de mecs que de fringues. Ce soir on l’a convaincue d’aller chez sa sœur

22:19
Je vais me coucher, les anciens dorment déjà

2 mars

08:01
J’aimerais rencontrer un des gars de Calais qui sont arrivés au foyer. Peut-être qu’il aimerait nous rejoindre dans nos actions pour aider

08:11
Soudain une inconnue t’offre deux bananes

11:33
L’ennemi du sans-abri c’est la pluie. Les bourrasques me fouettent... C’est pas cool

11:38
J’ai repéré trois jeunes qui se tiennent à l’écart des embrouilles et j’ai proposé à Adrien et Mo qu’on leur donne une tente dimanche ;-)

11:40
Les gens passent devant moi mais ils donnent rien. Papy dit que je râle trop et que chacun est libre

12:07
Y’a un mec il a un appart, il bosse mais il traîne avec les sans-abri, j’aime pas trop, je vais pas l’encourager

19:42
Si le lundi on a six maraudes et distributions de repas, le mercredi c’est plutôt débrouille toi

21:01
Avec la pluie d’autres gars se pointent dans notre passage, les ignorer est le mieux. Je me couche

3 mars

6 H 15 
Réveil secouant par la police municipale 

6 H 30
Je me réveille dans l’humidité et déjà je ressens la fatigue d’une mauvaise nuit trop courte et du temps à faire passer 

9 H 30
Les petits-déjeuners au Resto du coeur sont devenus stressants. Trop de monde. Faire la queue... Les resquilleurs, les tensions 

9:45
Sans comprendre pourquoi, sans pouvoir émettre une hypothèse, je suis là immobile, j’attends 

10 :
J’ai financièrement la moitié d’un paquet de croquettes pour les chats. Bon, j’attends. Il pleut, les bourrasques de vent me narguent. J’ai déjà froid. 

10:30
Je ne bouge plus. Je ne regarde rien de ce qui m’environne. Rien. J’évite les regards. Ce pigeon me nargue. Il fait humide dedanshors

11:30
Je reçois de quoi manger... Une gamine de 16 ans, une femme

12:30
Les pièces tombent timidement dans mon bonnet. Je compte l’air de rien, encore un euro.

12:52
Je vais rejoindre papy, il se lève et a besoin d’aide pour porter son barda. En hiver c’est au moins 60/80 kilos à porter

15:20
J’ai fait assez pour les chats, j’ai reçu 4 sandwichs frais, il pleut, j’arrête. Papy est en place, Adrien viendra l’aider ce soir

4 mars

07:24
Je dors au passage, je traverse la place pour pisser, le petit déj est à la gare, la douche de l’autre côté ; ma maison est éclatée