Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire, de Virginie Gautier, lu par Anne Savelli
mercredi 6 avril 2016
C’est une ville, on nage dans son eau.
On plonge dans l’oubli davantage. Dans l’oubli on fait son trou. Avec à l’intérieur de soi ces sortes de maisons qu’on cache. Plusieurs portes, on entre, on sort, on marche dedans. Home made. Mobile Home. Avec à l’intérieur de soi, des morceaux de territoires. On parle une langue, n’importe laquelle, on marche dedans. Personne ne se retourne. D’ailleurs la rue derrière est transformée. La rue derrière est différente déjà, méconnaissable. Le temps ne s’y arrête pas.
On prend les choses en marche, les marches en vol. On saute dans un train. On est lourd, on est léger. Le paysage défile de plus en plus vite. Les noms des gares sont impossibles à retenir.
Illusion de l’âge, on croit savoir, on se croit de quelque part. On dit je suis d’ici. On est d’un autre temps, qui échappe. Autant dire d’ailleurs, autant dire de plus jamais.
C’est une ville, elle n’a fait que nous perdre.
Le livre.