Atelier L’aiR Nu : à l’écart

Strasbourg, de Bernard Frank, lu par Alain Walter

mercredi 6 avril 2016

La beauté de Strasbourg ! Il suffit d’une fois. Mais le bonheur de cette ville, le bonheur inguérissable, je l’ai ressenti, une après-midi d’automne quand, laissant la clef de ma chambre d’hôtel qui donnait sur la cathédrale, je cherchais dans les rues voisines, des chocolats pour mes filles. J’ai eu l’impression de retrouver en sautant d’une rue à l’autre – ces rues de la cathédrale ont l’air de ruisseaux – le Saint-Germain-des-Prés que j’aurais aimé vivre. Malgré cette foule dans les rues, ces touristes, ces boutiques qui travaillent pour eux, nous sommes comme chez nous à Strasbourg ! Chacun sur place et dans les rues qui y montent et en descendent, joue son rôle.
Pour avoir envie de vivre dans la ville où l’on n’habite pas, il faut qu’elle vive sans vous. Strasbourg, cette longue histoire, vit dans son Alsace comme un poisson dans l’eau. C’est la campagne dans la ville ou la ville dans la campagne dont nous sommes tous à la recherche. Et c’est de sa personnalité que vient son écart, et non de sa situation.
Strasbourg n’est pas un quartier, ni une saison, même si on peut la préférer en automne, plutôt qu’en été, et près du château des Rohan que du côté de la cité administrative. Mais qu’elle ne soit pas à la merci d’un parking ou d’un drugstore, comme on a pu le craindre pour Saint-Germain-des-Prés ou Saint-Tropez, que Strasbourg puisse même se nourrir et s’enrichir de cette modernité, si contestable soit-elle, ne veut pas dire pour autant qu’elle n’ait pas intérêt à s’installer dans ces hauts quartiers qui semblent descendre en rigoles sur la ville.

Le bonheur de Strasbourg, de Bernard Frank, lu par Alain Walther