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Peurs et désirs des gens des villes
lundi 5 octobre 2020, par
Arrivé à la lisière d’un écoquartier en construction, un passant, qui semble avoir suivi de près le déroulé des travaux avant que le chantier ne soit mis à l’arrêt par un événement extérieur, global et anxiogène, appelé le printemps perpétuel, s’interroge devant le mur qui le délimite et le cache aux regards. Qu’est-il devenu, cet écoquartier dont il a rêvé, désormais interdit d’accès par un panneau de danger ?
Tiraillé entre son désir de braver l’interdiction et la peur de ce qu’il va trouver, le passant ne cesse de changer d’avis. Il avance, il recule. Il est paralysé. Guidé par ce que son œil voit, freiné par ce que ses pensées lui dictent, le voilà comme écartelé : chaque partie de son corps, soumise aux émotions, a pris son indépendance et lui donne des ordres contraires.
Tour à tour enfantines et rationnelles, mille questions se posent devant ce mur qui ceint le chantier et laisse apparaître une flore de plus en plus luxuriante. L’écoquartier est-il un refuge ou un piège ? Îlot ou bunker ?
Quant au passant brisé en petits morceaux, qui est-ce ? Un fou ? Un sage ? Les deux ? Est-il seul au monde, au fait ?