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Ateliers d’écriture urbaine d’après Les Villes Invisibles.
samedi 1er septembre 2018
26 communes réparties en 4 secteurs composent la Ville nouvelle de Marne-la-Vallée, sur 3 départements. Pourtant, est-ce que Marne-la-Vallée est une ville ? Peut-on demander à quelqu’un « où sommes-nous ? » et qu’il nous réponde « Marne-la-Valllée ? Non, la ville est invisible, cachée sous, ou sur, les communes historiques, et elle en définit pourtant certaines dynamiques : économiques, écologiques, urbaines...
Marne-la-Vallée a été créée en 1972, d’autres « villes nouvelles » ont poussé depuis les années 1960, en Île-de-France : Evry, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines, Melun-Sénart ; ou très proche : Le Vaudreuil dans l’Eure ; et ailleurs en France : Lille-Est près de Lille, L’Isle-d’Abeau près de Lyon, Étang de Berre près de Marseille.
Que se passe-t-il si l’on retire les communes visibles, leurs bâtiments, leurs habitudes, que voit-on apparaître, qu’entend-on quand on ferme les yeux, est-ce Marne-la-Vallée ou une ville imaginaire ? La dalle de Cergy-Pontoise est-elle un quartier, les rues qui la composent permettent-elles de se repérer comme on en a l’habitude, et qu’est-ce que cela veut dire, qu’est-ce que cela fait ?
« Que reste-t-il quand on retire le visible, le concret (en anglais, concrete = béton) » [1]
Pour Marne-La-Vallée : quel est ce mystérieux alphabet ? 26 villes pour 26 lettres d’une fiction que la déambulation urbaine se refuse à nous laisser saisir, promenade inconsciente dans une utopie dissimulée par les arbres, les dalles, les routes, les façades.
Pour Saint-Quentin-en-Yvelines, il s’agit de 11 communes. Pour L’Isle-d’Abeau c’est d’abord 21 communes dans les premiers plans, dès 1972, puis 5 après 1983 et en 2009 l’Etablissement public d’aménagement change de nom, et en 2011 disparaît et laisse place à la plus simple communauté d’agglomération. Quelle est le cycle de vie d’une ville nouvelle et qu’est-ce que cela signifie pour les habitants ?
La série d’ateliers proposée autour des Villes invisibles de Calvino cherchera la ville invisible commune, les villes invisibles personnelles, d’après ces différentes pistes :
Jouer sur les oppositions : visible / invisible, montré / caché, marqué / non-marqué. Que trouve-t-on là où il n’y avait rien, et qui est apparu par ces opérations ? Le mythe, le fantasme, le rêve ? Qu’est-ce qui apparaît en creux ? Des fictions, des personnages, l’extraordinaire, le sous-visible ou le survisible ?
Que voit-on les yeux fermés, il ne reste que les sons, comment les interpréter, les décrire, en faire autre chose que ce qu’ils sont réellement ? Que nous disent-ils qu’on avait pas entendu ?
Ce qu’il y a du village dans la ville.
Ce qui y a de symétrique, la ville miroir : Saint-Germain-en-Laye. Reflet ressemblant : un château, un grand parc, un centre-ville près du château, mais à l’opposé d’une autre façon : toponyme ancré géographiquement et historiquement. Et le RER A entre les deux.
Ces documents — fournis aux participants en fin d’atelier pour laisser la découverte se faire jour après jour — présentent en détail les ateliers d’écriture à la manière de, partant de quelques villes invisibles afin de pouvoir s’emparer, par l’écrit, ce qui échappe autrement aux sens quand il s’agit de penser, de vivre, ces villes-nouvelles.
[1] Extrait du travail de la Maison de Sciences de l’Homme (MISHA, Strasbourg), 2009-12, intitulé Villes invisibles et écritures de la modernité vers une nouvelle géographie de l’identité.