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Villa Vallée
vendredi 21 décembre 2018, par
J’admire une montagne de gravats.
Ici, il y a une ferme. Une serre immense s’élève et l’on distingue les plantes grimpantes à travers le verre. Il y a des fleurs, de toutes les couleurs, et des fruits aussi : tomate, fraise, kiwi ? Je rentre et je découvre une jungle, microcosme tranquille dans la fureur urbaine. Au fond de la serre, les plants émergent à peine, c’est un potager. Et un homme est là, qui arrose ses salades en sifflotant.
La ville est nouvelle. Le lieu est ancien.
Je prends une allée calme et arborée. Au loin, j’aperçois des bâtiments : des salles de classe ou des dortoirs étudiants. Face à moi, un couple, bras dessus bras dessous et les cheveux gris, rentre paisiblement chez lui.
J’admire une transversale.
Je marche dans la grande avenue, il y a du monde ici. Toutes les voix réunies bourdonnent à mes oreilles. Je me retrouve pris dans cet essaim fourmillant, tourbillonnant. Les odeurs venues des restaurants alentour se confondent en une senteur gourmande. J’ai l’estomac qui gronde. J’en salive. Les portants des échoppes envahissent la rue, des tentacules multicolores qui attrapent mon regard. J’ai envie de tout toucher, de sentir les pièces et les tissus filer sous mes doigts. Une vitrine me surprend, je me vois dedans. Comme je m’approche, le miroir devient transparent. Dans la boutique, je vois deux femmes qui discutent à la caisse.
J’admire une ombre.
Cinquième bâtiment, deuxième étage, troisième fenêtre en partant de la droite. Les rideaux sont violets, la femme arrose les bégonias sur son balcon, elle porte une robe de chambre rose.
Une fenêtre s’ouvre, un cri est poussé.
Il fait presque nuit maintenant. Mon regard trace une diagonale jusqu’à une lucarne émettant une lumière jaune et chaude. Un rideau blanc cassé barre ma vue, je ne peux accéder à l’intérieur de l’appartement. Toutefois je vois une silhouette qui vire, tourne et virevolte. Un bel être qui danse.