La Vallée aux Cailloux

(j’ai toujours attendu)
(ils m’ont toujours répété les mêmes histoires)
(nous avons toujours continué)
(et si ne pas marcher dans la Vallée aux cailloux suffisait ?)

Ils n’ont pas allumé un feu, ils ont regardé avec envie les flammes éteintes, ils ont écouté les vents du néant. Ils n’ont pas discuté tard car l’un d’entre eux tremblait de froid. Ils ont dessiné de leurs semelles dans la poussière – ils ont sifflé des mélodies de hâte, ils ont soufflé sur des bouts de gîtes. Ils ont poursuivi le chantier des silences, écrasé les feuilles mortes de printemps, ils ont imaginé des plans de création littéraire et arrangé une cabane à idées – ils ont cherché un poème qu’ils écrivent aujourd’hui dans un carnet numérique, et que j’essaye d’écrire - nous avons su sortir de nos tripes notre souffle littéraire tendre et chaud.
L’autre matinale nuit,
ils ont marché dans la Vallée aux cailloux,
et moi aussi.