Et si marcher dans la Vallée aux cailloux suffisait ?

Nous avons allumé un feu imaginaire nous avons regardé les flammes nous avons écouté les vents. Nous étions immobiles, dans le brouillard. Nous avons discuté tard car l’un d’entre nous tremblait. Nous avons dessiné dans la boue - Dessiné ce que pourrait être cette future ville, cette future vie.
Nous avons poursuivi des silences feuilles d’automne - Nous avons nommé des plantes et les possibles - Plantes encore sous terre, en naissance.
Nous avons imaginé des plans et arrangé une cabane refuge dans cet espace gris. Les doigts engourdis, nous avons écrit dans un carnet, photographié le présent en dessinant l’avenir - nous avons déclenché l’obturateur de nos regards nous avons cru - un instant - qu’on pourrait tenir comme ça longtemps - nous avons sorti de nos tripes notre souffle tendre et chaud.
Nous avons marché, tourné autour de ces collines grises, cailloux cassés, éclatés, écrasés. Journée obscure où le soleil ne s’est jamais levé. Tourner en rond, rester en surface dans la poussière humide. Tourner, tourner, mais ne jamais entrer. Aujourd’hui le rien, demain le tout…

Et si marcher dans la Vallée aux cailloux suffisait ?