À supposer

À supposer qu’on me demande ici d’écrire sur une ville dont l’un des quartiers est en construction, ou plutôt en rénovation, ou même – si je voulais jouer sur les mots ou tatillonner sur les tournures – en pleine réhabilitation puisqu’il s’agit de le retaper plus que de ravaler simplement ses façades, en tous cas un quartier en travaux et en chantier, donc un peu en bordel et dans de beaux draps, un quartier fantôme qui n’existe pas, ou plus, car le fantôme est une âme errante, vivante chez les morts et morte chez les vivants, bloquée entre deux mondes, comme ce quartier désaffecté qui souhaite être enterré pour de bon ou bien être ramené à la vie, qui sera le lieu d’une vie nouvelle d’ailleurs mais seulement après avoir été déconstruit, et pas démoli – ce serait trop brutal et destructeur – au contraire sa structure sera le matériau d’un avenir meilleur, celui du printemps en fleur, la renaissance, quartier cycle aussi bien que recyclé, quartier d’écolos liés comme d’écoliers, quartier éco-quartier que l’on ne mettra pas à l’écart et qui de l’utopie, du rêve émergera pour se faire réalité, alors j’écrirais.