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Salammbôctet
lundi 2 décembre 2019, par
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Les soldats qu’il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d’Eryx, et comme le maître était absent et qu’ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté.
Les capitaines prenaient six plats et des boissons de toutes sortes, ainsi que des légumes frais et des fruits exotiques ; mais l’eau était encore chaude, personne ne pensait que c’était le moment de la boire. Le puits étant tout près, au bout d’un moment, nous nous sommes levés pour en boire malgré la crainte d’être trahis par les barreaux de l’échelle. C’était difficile à organiser et nous n’en tirâmes qu’un quart de litre, ce n’était probablement pas beaucoup plus que les habitants du Caire dont les tables de festin et les puits sont plus grands et mieux conçus que ceux de Carthage.
Nous ne savions pas à quoi ressemblait le goût du vin et de la bière et personne ne nous avait dit : « Vendons notre vin et notre bière à nos amis ». Tous ceux qui ont vu nos tables et nos puits (environ un millier de personnes) nous ont déclaré que nous nous en sortions bien.
Alors, la mise à l’épreuve de notre foi a commencé. Le Béni du Ciel, donateur de tout ce qui est bien et heureux, nous a enseigné que nous ne devrions plus rien prendre à manger et boire des choses offertes par les idoles.
J’ai demandé à l’enseignant : "Qu’est-ce que cela a à voir avec le développement de la civilisation ?" Le professeur a dit : "Si vous ne voyez pas votre vrai moi au moment où vous le voyez, vous ne pourrez jamais avoir une véritable unité avec les autres. Quand il n’y a pas de véritables racines d’amour et d’inquiétude pour ceux qui vous entourent, c’est extrêmement difficile de forger un véritable sens de la justice ".
Ce fut l’un des moments les plus heureux de ma vie, celui-ci où j’ai appris à attendre que mon âme se réveille.