Ecrire en classe

Écrire en classe, atelier bruissant des claviers ou grattement inaudible des stylos, les étudiants écrivent dans ce lieu imposé.

Imposé comme la consigne d’écriture. Comme je m’impose à moi-même d’écrire, de suivre la même consigne, dans la pièce trop carrée, trop petite, dont le vidéoprojecteur surchauffé tic-tac comme une bombe à retardement.

Écrire sous contrainte — et je sais que plus il y a de consignes, que plus elles sont contraignantes, plus il sera facile au texte de sortir, il sera prit entre ces directions, guidé comme un flux — mais toujours cette impression qu’il ne faut pas donner tant d’indications à respecter, que le labyrinthe de l’écriture n’est pas si difficile que ça — alors que c’est le contraire. Baliser, cadrer, comme une gamme au piano — réduire les libertés pour paradoxalement les augmenter, augmenter une capacité qui n’est pas dite au départ, et cela uniquement grâce à la forme, aux outils, sans prétendre quoi que ce soit sur le fond qui se déploiera pour chacun d’autant plus aisément.

Et je me demande ce que cette petite pièce carrée — elle aussi bien délimitée et prévenant le "risque de chute" — va entendre comme texte.