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Toujours une place

vendredi 28 septembre 2018, par Maria-Laura Sanchez-Cadenas

La ville n’est pas le village parce qu’il y n’y a pas de confiance. Il n’y a pas de Monsieur et Madame Herpin qui habitent au coin de la rue, ni des rues qui prennent le nom des habitants, ni bonjours constants, ni boulanger qui demande des nouvelles de ses plus fréquents clients, pas de parents qui laissent jouer leurs enfants devant la maison, surtout, il n’y a pas de maisons, pas de devant, c’est le trottoir, et on est trop pressés, il n’y a pas de temps, pas de sieste les après-midi, ni de clocher d’église qui rythme la vie, ni de grand terrain, ni des grandes balades à porté de main, pas d’élevages, pas de petits chemins en terre, que du développement, pas de vélo sans casque, ni sans antivol, pas de longs chemins à pied, pas de silence, pas de patience, pas des parcs naturels, juste des places, des grandes, des petites, du soleil tapant fort sur le dos quand tu fais ton chemin vers le métro, et puis sur ton visage quand tu décides de changer de direction, tu as continué à marcher, décidé d’éviter la foule au sous-sol, tu découvres ensoleillé un banc libre sur la place, tu t’assois, quelqu’un se rapproche de toi, il te demande l’heure, tu te sens vivant.

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