Quartier de Champs-sur-le-Nil

Mon ami m’a raconté ses pérégrinations à Champs-sur-le-Nil. Il m’a confié y avoir vu, au milieu d’un désert de pierre, un canyon minuscule qui était parsemé d’une végétation luxuriante. En longeant ce canyon il est arrivé devant un buisson touffu qui regorgeait de fruits fluorescents, qu’il n’a pas osé goûter ne sachant pas s’ils étaient comestibles. Non loin de ce buisson il trouva sur un banc un petit sac sans fond, duquel sortait des milliers de tissus de toutes les couleurs.
Alors, j’entrepris moi aussi un voyage dans cette mystérieuse cité. À l’entrée de la ville se trouvait un grand parking, dont le goudron fissuré permettait à la végétation de reprendre ses droits. S’agirait-il là du minuscule canyon ? me dis-je. Alors que je marchais le long de cette fissure, je me retrouvai face à un buisson jonché de détritus en tout genre. S’il s’agissait là des fameux fruits, je me dis qu’ils n’étaient sûrement pas très comestibles. Non loin de là, comme mon ami, je trouvai le fameux banc, sur lequel était abandonné un sac de sport rempli de vêtements ; joggings, serviettes et t-shirts dépassaient par les différentes ouvertures. Lorsque je revis mon ami, je lui fit part de mon expérience :

"La perception. Il est étrange de voir à quel point nos récits sont différents alors que nous avons vu la même chose. La ville elle, elle ne change pas, mais nos représentations sont uniques et dépendent de notre propre perception."

Alors que mon ami acquiesçait, j’ajoutais :

"Et plus sérieusement, des fruits fluorescents ? Un minuscule canyon ? Tu devrais vraiment arrêter la drogue..."