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Le cycle de Cartésina

jeudi 27 septembre 2018, par Dariya

La Ville de Cartésina se présente différemment selon qu’on y vient le matin ou le soir.

Le matin, la ville, telle une usine, vit au rythme régulier du train qui déverse à la minute près sa foule indifférente d’étudiants, de professeurs, d’employés et autres. La vie s’active, chacun se presse de rejoindre son lieu, les pas sont précis, rapides, et le parcours est calculé à l’avance de façon à perdre le moins de temps possible. Chacun est plongé dans ses pensées. Le regard est encore parfois lourd de sommeil. Le cadre n’est pourtant pas désagréable à Cartésina. Il y a de l’espace et de la verdure, et si l’on sait trouver les bons endroits, on aurait presque l’impression de se retrouver à la campagne.

Le soir, Cartésina, telle un soupir, semble languir, fatiguée de son activité le jour. L’énergie s’est dépensée au fil des heures. La lumière baisse, les nerfs se relâchent, les activités ralentissent et cessent, tout doucement. On accorde plus d’attention à l’autre. Le train, comme dans un film dont on aurait remonté le temps, reprend ses voyageurs du matin - habitants éphémères et anonymes. La ville se vide. Il y a encore parfois de la lumière dans les bâtiments, mais on ne sent pas la chaleur d’une présence humaine. La nuit, Cartésina devient un peu comme une ville fantôme. Tout prend un aspect irréel. On se sent mélancolique malgré soi. Et pourtant, dès le lendemain, la ville renaîtra de ses cendre, pour mourir à nouveau une fois le soleil couché.

Toute ville est un cycle d’oppositions. Ainsi, chaque jour est pour elle une naissance et une mort, une inspiration et une expiration, une joie et un recueillement.

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