Voyage intérieur · 4.1
jeudi 9 avril 2020
Compagnons de voyage
- Barzou Abdourazzoqov, Huit monologues de femmes (Tr. Stéphane A. Dudoignon) [1]
- Michelangelo Antonioni, La Notte [2]
- Robert Bresson, Notes on the Cinematographer (Tr. Jonathan Griffin) [3]
- Forugh Farrokhzad, Sin : Selected Poems (Tr. Sholeh Wolpé) [4]
- Jean-Luc Godard, Une femme mariée [5]
- Abbas Kiarostami, Shirin [6]
- Kiarostami encore, Ten [7]
- Nella Larsen, Passing [8]
- Laure Limongi, J’ai conjugué ce verbe pour marcher sur ton cœur [9]
- Orhan Pamuk, Istanbul (Tr. Maureen Freely) [10]
- Zoyâ Pirzâd, Comme le printemps (Tr. Christophe Balaÿ) [11]
- Hong Sang-soo, Right Now, Wrong Then [12]
- Nathalie Sarraute, Les Fruits d’or [13]
- Bela Tarr, A Torinói Ló [14]
- La Monte Young, « Compositions » [15]
[1] Les courts monologues se marient bien au petit format, créant une ambiance d’intimité textuelle. Belle couverture (comme d’hab’) de David Pearson.
[2] Vu pour la 1001e fois. Toujours aussi beau et désolant. Plusieurs scènes de lecture (de livre, de lettre, de pensées).
[3] Quelque part entre l’art poétique, la collection d’aphorismes et le texte oraculaire, genre Oblique Strategies.
[4] Nous venons de faire connaissance, par l’entremise de Shirin Neshat. J’explore.
[5] M’a beaucoup plu pour la conjonction publicité / image qu’on se fait (est censé se faire) de soi. Ai apprécié aussi l’emploi de la typo dans certaines scènes et bien sûr les intertitres.
[6] Magnifique. Regard masculin sur le regard féminin sur le regard masculin. À ma connaissance le seul film à ne représenter que ses spectateurs (enfin, ses spectatrices, car il n’y a que des femmes (y compris J. Binoche)).
[7] Beau film tourné entièrement en voiture, le personnage principale étant au volant du début à la fin. Kiarostami a-t-il inventé le film automobile ? Je me demande si Panahi, qui en a fait un aussi (Taxi Téhéran) n’y pensait pas en faisant ce bel hommage. à son ami.
[8] Toujours d’actualité, presque 100 ans après sa publication. Le racisme, c’est dans l’ADN des USA.
[9] Premier livre de LL que j’ai lu. M’a beaucoup plu, surtout « Le cauchemar de la langue » qui m’a fait rire aux éclats.
[10] Relu et ré-aimé. Me demande si on vit actuellement un moment de hüzün (= mélancolie collective).
[11] Un régal. Surtout la nouvelle « Comme le printemps » — très bel objet littéraire, autant pour sa structure que pour sa fable.
[12] À voir deux fois dans la même salle de cinéma (ou assis·e·s sur le même canapé (confinement oblige)), habillé·e·s différemment à chaque séance.
[13] Voir au-dessus le commentaire sur Shirin de Kiarostami, remplaçant « film » par « livre » et « spectateurs » par « lecteurs », et supprimant le reste de la phrase. L’œuvre ne se fait pas supplanter par sa réception, elle est sa réception.
[14] Le film le plus morose que j’aie jamais vu. Ai envie de le revoir.
[15] Une caisse à outils qui ne cesse de m’inspirer.