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Voyage intérieur · 10.1

mardi 28 avril 2020

Compagnons de voyage

  • Stan Brakhage, Persian Series [1]
  • Raymond Depardon, Notes [2]
  • Fritz Lang, M [3]
  • Jafar Panahi, Se rokh [4]
  • Orhan Pamuk, The Innocence of Objects (Tr. Ekin Oklap) [5]
  • Anne Savelli, Décor Daguerre [6]
  • Frank Smith et Julien Serve, Pour Parler [7]
  • Jacques Tati, PlayTime [8]
  • George Van Eps, The George Van Eps Method for Guitar [9]
  • Rudy VanderLans, ed. Emigre No. 70 : The Look Back Issue — Celebrating 25 Years in Graphic Design. [10]

[1Je revisite quelques séries de Brakhage, à commencer par celle-ci. Pour moi, Persians 2 et 3 comptent parmi les plus séduisants films peints à la main qu’il a jamais réalisés. À noter que SB considérait ces films des collaborations avec Sam Bush, tireur optique chez Western Cine, « dans le sens où [lui] était le compositeur, [Bush] le musicien visuel ».

[2Je suis toujours frappé par sa fusion du reportage et du journal intime / de l’extraordinaire et du quotidien / des mondes extérieur et intérieur / du personnel et du politique, et non moins par celle du texte et de l’image. Belle illustration de l’augmentation en puissance et en poéticité de l’image photographique quand présentée dans un livre.

[3Surpris par certains cadrages et effets sonores originaux dont je ne me souvenais pas. M’a entraîné dans une enquête sur les tueurs en série en l’Allemagne de l’époque.

[4Ne m’a pas ému autant que certains de ses autres films récents (dont le summum pour moi reste Ceci n’est pas un film (le 8 1/2 de notre ère)). À revoir ?

[5En plus des images des objets exposés dans le Musée de l’innocence, ce catalogue contient des extraits du roman éponyme et un métacommentaire sur les deux de la part de l’auteur. Comme au début Pamuk pensait donner au roman la forme d’une encyclopédie, présentant les objets qui peuplent le récit dans des articles, ce catalogue, qui les présente dans une séquence qui s’aligne sur les chapitres du texte, est peut-être plus proche de l’œuvre telle que conçue initialement que du roman qu’elle est devenue par la suite.

[6Relu avec plaisir. Apprécie particulièrement le jeu des multiples superpositions (autobiographie / cinéma / géographie / photographie (mais aussi présent(s) et passé(s))), la fluidité avec laquelle on passe de l’une à l’autre, sans parler de la forme à facettes et la nature inclassable de ce texte. Me dis que le usedupness dont parlait John Barth dans « The Literature of Exhaustion » (1967) s’applique bien à notre conception des genres littéraires aujourd’hui.

[7Très beau livre, physiquement et textuellement (et le texte ici est double — verbal et iconique). Le dialogue du pseudosonnet et du dessin, l’alternance du papier calque et du papier opaque et l’emploi de la fermeture permettant de défaire le livre et réordonner les pages — autant de choix créatifs qui m’enchantent et qui font de cet ouvrage un objet d’inspiration pour moi.

[8Nostalgie pour la nostalgie d’un certain Paris.

[9Petit à petit, je me fraye un chemin à travers ce livre. Je prends du plaisir à rejouer 1001 fois les mêmes exercices — c’est toute une méditation.

[10Belle présentation — sur le plan graphique autant que sur le plan conceptuel — de cette revue capitale. Son histoire, c’est aussi celle de l’ordinateur Macintosh comme outil indispensable à la conception graphique, développement que rejetaient furieusement bon nombre des grands designers de l’époque.