mardi 17 mars 2020, confinement jour 1 : juste à temps
mardi 2 juin 2020 - Ce qui nous empêche
La discussion aura duré une soirée même si elle était auparavant déjà solidement amorcée : allions-nous ou non gonfler le flux des parisiens réfugiés en leurs régions d’origine ou de résidences secondaires ?
Par civisme, j’étais plutôt contre. Initialement, c’était moi qui devais venir passer en ma Normandie une semaine afin d’y faire des travaux dans la petite maison, avant de possiblement démarrer un nouveau boulot. L’épidémie même hors mesure de confinement, ainsi qu’une étape supplémentaire de recherche d’emploi, m’ont fait perdre un billet de train, réservé pour samedi passé à l’avance. Entre temps, notre fille a appris qu’elle devait télétravailler. Alors que partout ce sont les parents qui craquent de devoir le faire avec leurs enfants dans les pattes, dans notre cas c’était l’inverse. Quant à #LHommeDeLaMaison il ne tient pas entre quatre murs. Je l’avais déjà remarqué mais pas de façon si flagrante. Assez logiquement, il souhaitait donc être un reclus normand, avec marche ou course à pied possibles dans la campagne et bref jardin (1).
Nous sommes donc partis au lendemain de la déclaration du président de la République qui annonçait une mise en place du confinement à partir de mardi 12h. Atteindre notre destination, nous aura pris un peu plus de temps, mais à 14h pétantes, nous étions dans la légalité.
J’ai listé mentalement tous les petits travaux qu’il fallait entreprendre et c’était divinement agréable de pour une fois n’avoir aucune date butoir. De quoi longuement s’occuper.
C’est très tranquillement que j’ai installé mes petites affaires. discuté avec les ami·e·s sur Twitter, téléphoné à ma sœur, ainsi qu’à une amie. Reçu aussi un coup de fil pro.
C’est fou comme ça aurait été une bonne journée si tel n’avait pas été le contexte.
Le temps ensoleillé, y aidait.
Pas de problème ici de files d’attentes. Nous en avons vu en revanche lors du trajet.
Peu de rayons vides (m’a-t-il dit qui n’a pas pu s’empêcher, contre mon avis, car nous sommes en quarantaine d’avoir changé de région, d’aller faire quelques courses).
Sur l’ère d’autoroute où ils faisaient rentrer les personnes au compte-goutte y compris pour l’accès au WC, une sortie permettant une entrée, l’épidémie en cours était déjà plus visible et les contraintes palpables.
Curieuses combinaisons de normal et d’anormal, de comme si de rien n’était et de rien n’est comme avant.
De ne l’avoir pas immédiatement noté, j’ai oublié comment s’est déroulée notre première soirée de confinés. Ce qui m’en est resté c’est la qualité du silence, le vent, les oiseaux que l’on entendait (2).
(1) Nous avions la naïveté de croire aux déplacements piétons possibles dans les lieux peu peuplés.
(2) La petite maison de ma Normandie est située à l’entrée d’une petite ville sur une route départementale qui la traverse. En temps normal c’est très passant, avec entre autres bons nombres de tracteurs et camions.