25 mars
mardi 31 mars 2020 - Ce qui nous empêche
Le silence de la rue, c’est bien sûr les moteurs qui manquent, mais aussi les sirènes. Pompiers et SAMU arrivent sans bruit, sans panique, discrètement emmènent un nouveau malade sans troubler le vent dans les feuilles, ni les chants d’oiseaux, ni l’avion isolé qui passe et semble descendre vers Orly ; d’où vient-il ? Qu’apporte-t-il comme nouveau fléau ?
Deuxième gyrophare à moins de cent mètres de la maison, constaté depuis le début. Ajouter les cas de proches, qui se transmettent là-bas dans leurs foyers confinés, derrière l’écran de conférence et jusqu’ici sans gravité. L’effroi de ce qui va se passer dans les EHPAD, parce que le système de santé est contraint à trier. Est-ce que cela passera sous silence ? Quel vocabulaire sera utilisé, après l’impossible et stupide métaphore guerrière, "guerre", "première ligne", "sacrifices", "armée"... L’armée que le ministre veut lever pour aller dans les champs, oui, l’armée de paysans qui reviendra fourche en main, pourquoi pas. Comme le dit le chant "La terre n’appartient qu’aux hommes / L’oisif ira loger ailleurs".