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Un petit verger perdu au milieu des maisons.

vendredi 19 octobre 2018, par Caroline Daniel

Sur le pont de Châtenay-Malabry, une jeune femme d’un pas pressé traverse les hauteurs, elle jette un coup d’œil sur les profondeurs, le vertige lui prend, est-ce l’effet de la hauteur ou l’effet de la nouvelle qu’elle vient de recevoir ? Elle accélère, le temps défile, elle doit arriver dès que possible. Les voitures la dépassent c’est une course entre les battements de son cœur et le compte-tours des moteurs. Les bruits résonnent, le vent se lève et anime les feuillages qui l’entourent. Si elle disparaissait ? Tout serait plus simple. C’est le cas, le temps fait son ouvrage, la silhouette de la jeune femme s’efface avec le défilement des années, pour laisser place à d’autres silhouettes et d’autres histoires énigmatiques...

Dans le quartier, un bâtiment ancien porte des couleurs peu communes pour son âge. Jadis il était neuf, il était beau, il était nouveau. Puis le temps a fait son ouvrage, maintenant il est une toile, une toile que les jeunes du quartier viennent taguer. Ils expriment leur art, de manière illégale, mais qu’y-a-t-il de plus inspirant que l’expression interdite ? Plus tard ces tagues resteront, peut-être, et les prochaines générations en seront témoin. Ce bâtiment devient un moyen d’expression, une œuvre d’art témoin du temps qui passe et des générations qui définissent ce qu’il sera cette fois.

Un petit verger perdu au milieu des maisons, regarde les saisons défiler depuis quelques années. Tout comme ce grand arbre à la frontière de la nature et de la ville, à la frontière des végétaux et du goudron de la rue. Il est grand, fier, vigoureux, sa présence indique l’entrée du verger, tout le monde l’apprécie. Les enfants courent autour quand ils jouent à chat. Les parents s’y accoudent essoufflés d’avoir couru après leurs enfants. En été, son feuillage abrite les passants de la chaleur et de l’éblouissement. Il fait parti de la ville, c’est un habitant. Pourtant plus tard, il disparait, son absence laisse un vide dans le paysage et dans les mémoires. Les enfants n’ont plus de repères, les parents n’ont plus d’endroit où se reposer, les passants n’ont plus d’ombre, et le verger n’a plus de grand gardien. Tu restes pourtant gravé quelque part dans nos mémoires, et dans les images de Street View.



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