Les villes passagères

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La ville n’est pas village

mercredi 9 janvier 2019, par Marine Vellet

Je rêvais de ville mais, où sont passées les étoiles ? Évaporées dans la nuit jaune enfumée. La nuit noire de mon Vélux d’enfant n’est plus qu’un songe.

Je rêvais de ville car le temps s’étirait, les saisons n’en finissaient plus, je m’ennuyais…Maintenant je cours sur des chemins lisses. Fini le goudron rapiécé, les nids de poules et les chutes à vélo. Fini les bobos aux genoux maintenant, je glisse. Je m’enfuis montre en main pour ne pas perdre le fil. Les journées trop courtes ont enfin envoyé valser les saisons.

La petite ne connaîtra pas les vieilles maisons en pierres cassées ni les vieux arbres qui penchent. Elle vivra perchée sur les hauteurs des immeubles trop hauts, écoutant le ronron de la cité. Elle ne croisera pas non plus toutes ces générations qui vivent au même endroit depuis toujours. Ici, les gens déménagent.
Elle n’aura pas peur du noir, non, car en ville la lumière jaillit de partout. Les vieux lampadaires ne faiblissent jamais.

Parfois, je l’emmènerai à l’ouest et elle verra que tout n’est pas gris et que le soleil brille plus fort. Tout au bord de l’océan, elle verra que le vent fouette les oreilles et que les vagues tapent les falaises. Puis, elle partira arpenter, insouciante, les hautes herbes colonisées par les vipères. Elle aura peur. Non, la ville n’est pas un village. En ville, les monstres ne rampent pas, ils se cachent. Toutefois je veillerai, la tête au passé et les yeux au présent.-

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