Villa

Villa Crimée, de Célia Houdart (POL, 2018), est né de la commande d’une architecte, Sarah Bitter, qui travaillait à la réhabilitation d’un ensemble immobilier situé 168 rue de Crimée, dans le XIXe arrondissement de Paris. A l’origine, il s’agissait d’écrire la voix off d’un documentaire. Le texte est finalement devenu un livre, composé de 212 fragments, nombre qui correspond aux 212 fenêtres du bâtiment.

La Villa du Haut Roi
Cette tour de Babel me donne accès à des savoirs insoupçonnés depuis ce petit banc. Ses vitraux me parlent de la ville et de ses secrets.
Par exemple, le deuxième vitrail en partant de la droite du septième étage montre ce qui semble être une bande de nobles chevaliers autour d’une table en train de discuter. Ont-ils des projets pour l’avenir ? J’ai l’impression que la ville est leur territoire.
Cependant au quatrième étage, au vitrail central, je vois un autre (…)

Quelques fenêtres. Quelques êtres. Une âme qui passe et observe...
Qui verra t-elle derrière les vitres de cette bâtisse nouvelle ?

J’observe le bâtiment aux briques rouges qui a l’air de prendre feu sous le coucher de soleil. La fenêtre gauche du troisième étage de la Villa Liberti attire mon regard. Sur le bord de la fenêtre, à l’intérieur de l’appartement, se trouve un chat noir qui se lèche paresseusement la patte. Peut-être qu’il est le seul habitant de ce lieu pour le moment. J’admire le chat qui me scrute avec ses yeux jaunes.
*
Dans l’appartement du dessus, un peu plus sur la droite, un jeune homme et une (…)

Fragments de vi(ll)e

Villa Volage
Je m’élance d’un bond au-dessus du muret de pierre rongé par le lierre J’atterris lourdement sur l’herbe humidifiée par la rosée, dorée par les reflets du soleil matinal, Au fond de l’allée pavée se dresse le manoir abandonné Les fenêtres sont ouvertes, parfois brisées, j’observe mais je ne vois…rien au travers. Rien car le noir règne, opaque et silencieux Pourtant le bâtiment, sombre et délabré, ressent encore sa noblesse passée.
La mélodie douce du lieu transparaît dans (…)

Contemplons le changement, contemplons la vie, contemplons l’imagination...

Un nouvel immeuble. Des habitants pas toujours commodes. Mais qui est donc ce Je qui observe par la fenêtre ?

J’ignore si m’installer ici est une bonne idée finalement.