Madrid

il s’agit d’une histoire à rebours comme on en voit dans les contes – quelque chose débute dans la nuit : on ne s’aime plus
pas grand chose mais juste : c’est fini hein
on en est d’accord et
On ne s’aime plus, vraiment ?

pourquoi ne pas en faire une fête ?

Ici Ale (Itsaso Arana, qu’on vit déjà dans le magnifique Eva en août du même réalisateur (2020))

et là Alex (Vito Sanz, parfait également – co-scénariste)

il est acteur, elle est réalisatrice – de cinéma – ils forment un couple depuis une quinzaine d’années (il joue dans ses films, elle le filme jouer) (la fiction ? la réalité ?) (il peint aussi :

elle évidemment)

le conte les prend, les images se muent en faux raccords ou en mosaïques

ils se séparent – elle s’en va,

ou alors ce sera lui

ils expliquent cela à leurs amis, ici au bar

là au restaurant : ça peut paraître incroyable

ou tout simplement géniaaaal

en réalité (si ça peut exister au cinéma), l’idée de la fête de séparation (qui m’a furieusement fait penser à ces affects décomplexés de nos jours contemporains) vient d’une galéjade du père d’Ale

ici à droite en peignoir qu’on ne le verra pas quitter (il est joué par Fernando Trueba, le père du réalisateur, Jonas Trueba – une histoire de famille : l’oncle David du réalisateur est producteur – le frère de son père) (oui enfin passons) – « ce serait mieux, disait-il ce père un jour où, probablement il avait abusé de la dive bouteille, de fêter les séparations que les mariages » – ou alors les deux – il est pris au mot – on fêtera cette séparation un 22 septembre :
je me souviens de la chanson qui faisait

un vingt-deux septembre au diable vous partîtes
et depuis chaque année à la date susdite….

que je chantais dans le métro Palais Royal (je m’égare)

je mouillais mon mouchoir
en souvenir de vous

chantait le bon Georges – le poète, l’ami (les meilleures leçons de vie apprises le furent par ses chansons – je l’aime toujours, comme ma grand-mère) (pardon car c’est une chanson triste – elle se termine par

et c’est triste de n’être plus triste
sans vous »)

(elle est un peu citée dans le film)
on fêtera donc ça

en chanson pourquoi pas – on fêtera, on chantera on dansera – et puis

et puis

et puis

Septembre sans attendre un film (drôle, attachant, plein d’espoir) de Jonas Trueba